Les raisons de la croissance spectaculaire du secteur de la santé et du bien-être des femmes

Le marché des applications pour la santé des femmes croît de 19,6 % en glissement annuel et passera de 4 milliards de dollars en 2023 à plus de 13 milliards de dollars en 2030. L’Amérique du Nord domine actuellement le marché avec une part de 39 %.

Ce qui explique cette croissance? Tout simplement que les femmes prennent davantage le contrôle de leur santé, et ce, sans l’aide d’un médecin. Cela commence par la possession de leurs propres données. Auparavant négligées par le système médical, les femmes utilisent désormais l’autosurveillance et les données de leurs appareils portables pour documenter leurs expériences et prendre soin de leur propre santé. Ainsi, lorsqu’elles vont chez le médecin, elles sont armées de données personnalisées qui les aident à avoir des échanges plus éclairés.

Les technologies qui rendent possible ce type d’autosurveillance sont appelées « FemTech », et il s’agit d’une catégorie d’applications et de plateformes qui couvrent la santé maternelle, la santé menstruelle, la santé pelvienne et sexuelle, la fertilité, la ménopause et la contraception, ainsi que d’autres conditions de santé générales qui touchent les femmes. Les investissements dans les FemTech ont augmenté de 1 000 % depuis leur émergence, entre 2016 et 2022, et devraient représenter 1 000 milliards de dollars d’ici 2027. 

Whoop est un exemple de ces produits portables. Dans une catégorie de produits qui se ressemblent tous un peu, Whoop avait besoin d’un élément distinctif clair. Mekanism, une agence du réseau Plus Compagnie, a trouvé le moyen de sortir l’identité de la marque Whoop de la confusion ambiante, de mettre en lumière ses principales différences, d’augmenter sa valeur perçue et de l’aider à dépasser de manière spectaculaire tous ses objectifs de performance. Vous pouvez lire plus sur le travail de Mekanism sur Whoop ici.

D’autres applications suivent le cycle menstruel d’une femme, comme Clue et Luna, et d’autres encore, comme Emjoy et Lover, sont conçues pour vous aider à redécouvrir votre libido. 

Or, pourquoi tant de femmes prennent-elles en main leur santé et leur bien-être? Parce qu’elles se sentent victimes de discrimination dans le milieu médical. Une étude récente publiée dans le New York Times a montré que les patientes, en particulier les femmes de couleur, sont plus susceptibles de voir leurs symptômes ignorés par les prestataires de soins. Une femme noire sur cinq (21 %) déclare ainsi avoir été traitée injustement par un prestataire de soins de santé pour des raisons raciales. Au Canada, 10 millions de femmes de plus de 40 ans estiment que les symptômes de la ménopause sont ignorés ou banalisés lorsqu’elles se rendent chez le médecin. Il n’est donc pas étonnant qu’elles se tournent vers l’autodiagnostic.

Il existe également un certain nombre de pathologies qui touchent les femmes de manière disproportionnée, mais qui ne sont pas connues du grand public. Dans ces cas précis, les forums sociaux et en ligne jouent un rôle essentiel. Par exemple, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche une femme sur dix, et 30 % d’entre elles s’appuient sur les forums en ligne pour obtenir des informations. 

Bien que les maladies cardiaques soient la première cause de mortalité chez les femmes aux États-Unis, 89 % de celles-ci ignorent que chaque étape de la vie s’accompagne de facteurs de risque spécifiques pour les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. Les crises cardiaques se manifestent différemment chez les femmes, mais les symptômes que l’on dit surveiller concernent surtout les hommes. Les femmes sont plus susceptibles de présenter des symptômes de crise cardiaque non liés à une douleur thoracique.

En réponse à ces lacunes, les entreprises de médias commencent à créer des contenus pour des pathologies spécifiques. Par exemple, Self, de Conde Nast Health, propose une gamme de contenus sur des sujets allant des maladies auto-immunes à l’hypertension. Les membres des générations Y et Z se rendent en masse sur ces sites pour discuter des symptômes liés à la santé gynécologique et mentale. 

Cela a toutefois stimulé l’émergence de micro-influenceurs, qui prodiguent des conseils plus ou moins crédibles. Une étude récente a révélé que moins de 20 % des influenceurs du domaine de la mise en forme n’ont pas de qualifications ni de références en la matière, ce qui rend difficile le choix des conseils à suivre. Une étude sur les recommandations prodiguées sur YouTube a fait craindre que les conseils des influenceurs des médias sociaux en matière de contraception ne conduisent à des grossesses non désirées.

À juste titre, les experts médicaux tirent la sonnette d’alarme, avertissant que certaines tendances des médias sociaux en matière de santé mettent des vies en danger, comme la récente tendance virale appelée la « folie de l’annulation des règles », qui promeut l’utilisation d’une combinaison de poudre de gelée, de jus de citron et d’ibuprofène pour réduire le flux menstruel. Ou encore la rumeur selon laquelle l’huile de ricin peut dissoudre les tumeurs et combattre les infections bactériennes. Les algorithmes de TikTok font qu’il est difficile pour les internautes de distinguer les influenceurs des véritables spécialistes. En conséquence, les faux influenceurs sont de plus en plus montrés du doigt et dénoncés. 

Face aux fausses références et aux conseils douteux, les marques ont la possibilité d’instaurer la confiance au sein de cette communauté en s’associant à des experts en matière de santé, de mise en forme et de bien-être afin d’éclairer l’innovation en matière de produits et de services et de créer un contenu qui fasse véritablement autorité.

Tout est question de compréhension

Qu’il s’agisse des préjugés inconscients des hommes, du statut social inférieur des femmes ou des tabous sociaux longtemps associés à la sexualité, la santé des femmes a été mise en veilleuse pendant trop longtemps. Mais l’autonomisation numérique et l’accès à l’information donnent aux femmes la confiance nécessaire pour prendre les choses en main. Et les marques réagissent.

Si vous ne l’avez pas encore fait, consultez notre rapport détaillé, Détournement cognitif, cheveux gris et gadgets : Les femmes se réapproprient la santé et le bien-être à l’ère numérique. Nous approfondissons ces sujets à l’aide des données les plus récentes sur les consommateurs et proposons des recommandations clés aux marques. Pour en savoir plus, cliquez ici.